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COP29 : Mukhtar Babayev, ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale, présidera la prochaine conférence climat en Azerbaïdjan

L’ombre des énergies fossiles n’a pas fini de planer sur la diplomatie climatique, notamment sur la 29e conférence des parties sur le climat (COP29), qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Dans un courrier publié vendredi 5 janvier, Simon Stiell, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a confirmé que Mukhtar Babayev, ministre de l’écologie et des ressources naturelles de l’Azerbaïdjan, présiderait cette grande réunion annuelle sur le climat.
Sur son CV, une ligne va retenir l’attention : pendant seize ans, cet homme de 56 ans a été l’un des dirigeants de la State Oil Company of Azerbaijan Republic (Socar), principale compagnie pétrolière et gazière du pays. Après Sultan Al-Jaber, président de la COP28 à Dubaï (Emirats arabes unis) et patron d’Adnoc, la compagnie pétrolière émiratie, c’est la deuxième année consécutive qu’un proche des intérêts fossiles dirigera une COP.
Contrairement à M. Al-Jaber, M. Babayev n’a plus de fonctions au sein de l’entreprise nationale depuis 2018 et sa nomination comme ministre de l’écologie. Mais, auparavant, il a effectué une partie de sa carrière dans l’exploitation des énergies fossiles. Après des études à Moscou et de brefs passages au sein des administrations de son pays, notamment au ministère des relations économiques extérieures d’Azerbaïdjan, il a intégré la Socar. Une place stratégique alors que son pays venait d’acquérir son indépendance en 1991 après la fin de l’URSS.
De 1994 à 2003, il a travaillé au département des relations économiques extérieures, avant de rejoindre le département du marketing et des opérations économiques. De 2007 à 2010, il est nommé vice-président chargé de la question des conséquences environnementales des activités de la Socar, un poste qui l’a conduit à organiser en 2008 une conférence internationale sur la réhabilitation des sols contaminés. Lors de cette COP, il sera secondé par Yalchin Rafiyev, vice-ministre des affaires étrangères, qui sera le principal négociateur de la présidence.
Il y a un an, la nomination de M. Al-Jaber avait suscité de vives critiques, de nombreuses ONG et spécialistes des questions climatiques soulignant un conflit d’intérêts évident. L’Emirati a passé de long mois à rencontrer les différents acteurs pour tenter de les rassurer et la COP28 a finalement abouti sur un texte prônant « une transition vers une sortie des énergies fossiles ». Une première dans l’histoire des COP, mais un choix lexical moins engageant que ce que souhaitaient une partie des négociateurs.
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